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Photo du rédacteurGuillaume

Craquons pour Cracovie !

Dernière mise à jour : 5 févr. 2020

La Toussaint est souvent propice pour s'octroyer quelques jours d'escapade en mode city-trip. Les ville d'Europe de l'Est sont attrayantes : un patrimoine et une histoire riches, un folklore dépaysant et un coût de la vie réduit. Nous jetons notre dévolu sur Cracovie, au sud de la Pologne.

C'est donc un mardi mardi matin d'octobre que nous prenons notre vol Ryanair de Beauvais à destination de Cracovie. 2h de vol plus tard nous atterrissons à l'aéroport Jean-Paul II. Nous sommes d'emblée surpris par les infrastructures flambant-neuves, nous nous en rendrons compte à de multiples reprises tout au long de notre séjour.

Nous montons dans un bus qui nous permet de rejoindre le centre-ville en quelques minutes (comptez 9 zloty soit environ 2€ par personne).

Nous prenons possession de notre appartement proche du centre historique, ce qui nous permettra de tout faire à pied.

D'ailleurs, nous partons immédiatement dans le centre historique. Nous atteignons rapidement la Place du Marché (Rynek Główny) où sont condensés les plus beaux monuments de la ville.

C'est sur cette place que nous pouvons d'ores et déjà apercevoir la Halle aux Draps (Sukiennice). Il n'y a plus guère de draps de nos jours mais des petites boutiques qui proposent des souvenirs aux touristes de passage. Au sous-sol se trouve un musée médiéval et au premier étage le Musée National de Cracovie qui présente des sculptures et peintures du XIXème. Face à elle, le beffroi de l'ancien hôtel de ville trône fièrement du haut de ses 75m de hauteur. C'est la seule partie du bâtiment qui subsiste encore aujourd'hui. 110 marches plus tard, le point de vue sur la place est imprenable.

De l'autre côté de la halle, l'église Saint-Wojciech et la Basilique Sainte-Marie ne déméritent pas, au contraire !

Dans le centre-ville, la plupart des rues sont piétonnes. Les façades colorées leur donnent beaucoup de charme comme ici sur Maly Rynek.

Cette première prise de contact avec la vieille-ville est fort prometteuse. Nous rentrons à l'appartement en empruntant la Porte Saint-Florian et le parc qui se situe à la sortie. C'est l'automne, les couleurs sont magnifiques et donnent un cachet romantique à ses allées.

Une première nuit passée et nous nous offrons un petit-déjeuner local. La boulangerie juste à côté de notre appartement propose un large choix de pains et de gâteaux : chocolat pour moi et vanille pour lui. Les commerçants ne sont pas très aimables en règle générale, ils ne font pas beaucoup d'effort non plus sur la langue, aucun ne parle une langue étrangère et notre compréhension du polonais et toute limitée.

Nous voilà repartis à la découverte des atouts de la ville et plus particulièrement du château de Wawel, du nom de la colline sur laquelle il est juché.

Cette résidence royale du XIVème siècle accueille de nos jours des collections nationales d'art polonais.

Il y a en ces lieux quelque chose de baroque : les couleurs, les dorures, les formes, tout est éclatant. C'est une balade qui vaut vraiment le détour.

Pour le déjeuner, nous poussons la porte d'un petit restaurant "Kuchnia u Doroty"qui propose des menus du jour avec les spécialités polonaises et notamment la fameuse soupe à la betterave (environ 1€ la soupe). L'endroit propose aussi une large sélection de bières locales.

Pas le temps de s'attarder, nous filons vers le quartier de Kazimierz, le vieux quartier juif de la ville. 3 500 000 juifs vivaient à Cracovie avant la seconde guerre mondiale. 90% a péri sous l'occupation nazie. La répression antisémites du régime communiste aura ensuite fait le reste si bien qu'ils ne seraient plus que quelques milliers de nos jours en Pologne.

Jouxtant la synagogue Remuh, l'ancien cimetière juif témoigne de cette période. Avec ses arbres centenaires et l'ambiance automnale, c'est beau, émouvant et tragique à la fois.

Pour rejoindre le centre-ville, nous traversons les quartiers populaires de la ville, très différents du centre-ville et son côté "carte postale".

On nous raconte même que plus aucun cracovien ne vit en ville haute, qu'il n'y aurait plus que des touristes, reléguant les habitants dans les faubourgs. C'est probablement vrai à en croire les boutiques de luxe et autres bars-ambiance qui pullulent là-haut.

Nous avons parcouru presque 20 kms à pied aujourd'hui. Éreintés, nous regagnons l'appartement, encore émus par ce côté sombre de l'histoire polonaise que nous ne tarderons pas à retrouver un peu plus tard dans notre séjour.


Pour l'heure, un nouveau jour s'ouvre sur notre voyage à Cracovie. Nous décidons de visiter les célèbres mines de sel de Wieliczka. Un train de banlieue nous amène directement à l'entrée de la mine. Là-aussi, nous sommes surpris par ce train et cette gare entièrement neufs. L'Europe a beaucoup contribué à la rénovation et au développement touristique de la région.

Exploitées depuis le XIIIème siècle, la production a cessé en 1996. Depuis, c'est un haut-lieu du tourisme polonais. La visite se fait avec un guide ou un audio-guide. Des scènes de vie des mineurs agrémentent le parcours.

La chapelle et la chambre Michałowice qui mesure 35m de haut sont de surprenantes traces du travail minier de l'époque.

A l'extérieur, nous achetons des petites poches de sel de cuisine qui feront de très bons souvenirs à ramener dans nos valises.

Nous regagnons le centre-ville de Cracovie pour le dîner. A crapahuter de la sorte, nous avons une faim de loup.

Ça tombe bien, le restaurant "Rzeźnia – Ribs on Fire" propose les plus grands ribs du pays.

La serveuse nous amène de grands bavoirs en plastique annonciateurs de l'orgie de viande qui nous attend. C'est gargantuesque (jusqu'à 2,4kgs de viande pour le ribs le plus grand) mais qu'est ce que c'est bon!

Une balade digestive ne sera pas de trop, l'occasion aussi pour nous de voir la ville en mode "nuit".

C'est sur ces notes illuminées que nous tombons, sans nous faire prier, dans les bras de Morphée, des étoiles pleins les yeux.


Avant dernier jour en terre cracovienne et ce jour va surement nous troubler. Nous nous sommes longtemps poser la question mais le devoir de mémoire l'a emporté sur le voyeurisme. Nous nous rendons à Auschwitz-Birkenau. A la gare routière, nous prenons un bus qui fait la liaison entre les 2 villes. Nous arrivons à Auschwitz, un peu déboussolés.

Là, jusqu'à 20 000 prisonniers, furent enfermés. Quand les malheureux ne servaient pas de cobayes aux expérimentations des savants-fous SS, ils succombaient aux mauvais traitements ou aux travaux forcés.

Les casernements sont restés tels quels : prison, laboratoires de torture... D'autres bâtiments ont été transformés en espaces muséographiques. C'est avec émotion que nous passons de baraquement en baraquement.

J'ai volontairement été avare en photo dans cette partie de la visite, un peu heurté par toutes ces personnes qui prennent des selfies sous le portail d'entrée en fer forgé.

Une navette nous emmène ensuite à quelques kilomètres de là, dans le camp d'Auschwitz II - Birkenau. Depuis le bus, nous voyons approcher le porche d'entrée sous lequel s'engouffraient les trains de déportés.

Un léger brouillard recouvre cette vaste zone. Il n'y a plus un bruit dans le bus et l'émotion nous envahit. Qu'on bien pu penser ou ressentir tous ces gens lorsqu'ils sont arrivés là? Je n'ose l'imaginer.

La quasi-totalité des baraquements a disparu aujourd'hui, seuls quelques uns ont été reconstitués pour montrer aux visiteurs les conditions de vie dans le camp à l'époque. Pour le reste, seules les cheminées demeurent, à perte de vue, comme des silhouettes fantomatiques. Nous déambulons là, un peu perdus, entre l'émotion qui vous submerge et l'horreur de ce qui s'est passé là.

Tout au bout du camp, les ruines des chambres à gaz finissent de nous bouleverser. Même si elles ont été dynamitées par les SS avant la libération du camp par les alliés, l'âme des milliers de personnes assassinées ici planent encore au-dessus de nous. On ne peut que se taire et penser à elles, à l'horreur vécue.


Très émus et presque choqués, nous rentrons à Cracovie, troublés par ce que nous venons de vivre mais fiers d'avoir accompli notre devoir de mémoire et rendu hommage à toutes les victime de la folie nazie.


Notre dernier jour sera dédiée à la basilique Sainte-Marie. Nous n'avions pas encore pu y entrer, nous ne sommes pas déçus : c'est clinquant, brillant, doré, presque ostentatoire... un mélange de style gothique et Renaissance.

Son retable en bois, le plus grand d'Europe, est de toute beauté, aussi bien ouvert que fermé.

Un dernier petit détour par la place du marché et nous rentrons à l'appartement faire nos valises.

Notre vol retour nous attend au petit matin. Nous garderons le souvenir d'une ville charmante, finalement méconnue, riche d'un patrimoine et d'une histoire exceptionnelle, dans le bon, comme le mauvais, une ville attractive, en plein renouveau et abordable.

A bientôt Kraków !

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